Matthieu Archambeaud

  • Le pois ayant disparu laisse le champ libre aux adventices
  • Plateforme d'essai de couverts
27
mars
2009

De l’érosion en semis direct ?

Érosion dans une pente

Sur cette photo prise en Loire-Atlantique, on constate des problèmes graves d’érosion sur la parcelle du fond, cultivée en TCS depuis une dizaine d’années. C’est plutôt inhabituel, non ?

En fait, la parcelle sert d’exutoire à la parcelle en amont, cultivée traditionnellement et qui déverse ici toute l’eau qu’elle ne peut absorber : on a beau être en non labour, quand ça coule il faut que ça passe. Au-delà de l’anecdote, l’exemple souligne l’importance de la gestion du paysage et non plus seulement de la parcelle cultivée.


10
février
2009

L’énergie au cœur de l’économie

Ce texte n’avait pu paraitre dans le TCS 51 par manque de place, je vous le livre tel quel.

Depuis la seconde guerre mondiale dans les sociétés industrialisées, l’ensemble des activités humaines a reposé sur l’utilisation massive d’énergies fossiles bon marché. Cette orientation n’a pas épargné l’agriculture qui a vu ses rendements doubler entre 1960 et 1980, accompagnant une croissance démographique exponentielle. La donne a changé d’une part avec l’accession de la Chine et de l’Inde à la civilisation de consommation et d’autre part les réserves de pétrole et de gaz et même de charbon ne sont pas inépuisables. Dans cette situation le prix de l’énergie est à la hausse sur le long terme et risque de devenir l’indicateur économique le plus approprié. En ce qui concerne la production agricole, elle-même fortement liée aux énergies fossiles, le problème est d’assurer l’alimentation de tout un chacun en attendant la stabilisation démographique de la population humaine (d’ici à la fin du siècle si tout se passe bien). Si la situation de 2007 a pu nous donner un avant-goût des décennies à venir, celle de 2008 a montré qu’un facteur de risque supplémentaire existe ; en effet, la versatilité du cours des céréales, sans baisse significative du prix des intrants fragilise d’avantage une bonne partie des exploitations, dont les charges de production sont fortement externalisées. Dans un contexte d’énergie chère, la sécurité économique redevient synonyme d’autonomie.

Les TCSistes sont dans la bonne direction, avec les économies de carburant mais également (et surtout) avec le développement de sols performants. En effet, au-delà de la mécanisation, le poste engrais consomme environ 60% de l’énergie consommée sur la ferme céréalière ; le développement de sols structurés et vivants, capables de capitaliser les apports sans perte et de les redistribuer efficacement, demeure fondamental.


19
décembre
2008

Le livre blanc de la FNSAFER

livre safer Rédigé en 2005 par Antoine de Boismenu, ancien directeur de la FNSAFER, cet ouvrage propose une réflexion sur la gestion des surfaces agricoles et autres en France. Morceaux choisis :

" De 1992 à 2001, alors que la population française s’accroît d’environ 3 %, les surfaces consacrées à l’habitat individuel s’agrandissent de 20 %, celles des jardins et des pelouses d’agrément liées à l’habitat de 18 %. Les routes et les parkings, dont la surface a augmenté de 11 % dans le même temps, occupent désormais 3 % du territoire. "

" ... On ne peut que s’interroger, dès lors, sur le message "citoyen" de l’action en faveur de la baisse des prix et de l’amélioration de la consommation lorsque l’on sait que nous payons ces avantages au prix fort de la destruction de notre patrimoine collectif : foncier, espaces naturels, paysages. Et nous n’avons pas parlé des pollutions visuelles multipliées : les panneaux publicitaires ne sont là que pour inciter à la fréquentation de ces zones. Quand aux bâtiments eux-mêmes aucun effort n’a été fait sur leur architecture qui est la moins coûteuse possible. Leur "beauté" est intérieure car tout le travail consiste à montrer la marchandise sous son jour le plus attirant. "

Lien vers le livre blanc


2
décembre
2008

Mélanger les plantes pour structurer le sol

trèfle dans prairie (Loire, 11/08)
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L’enracinement pivotant de ce trèfle dans une prairie de la Loire complète très bien l’enracinement plus diffus des graminées. Si en grande culture on ne peut facilement mélanger les espèces (quoique - lien photo PDM), on peut toujours faire varier les cultures à enracinement fasciculé et diffus, ou encore profiter de l’interculture pour mélanger les plantes ... et donc les enracinements.


23
octobre
2008

Panem et circenses

Colysée de Rome

... [populus Romanus] qui dabat olim imperium, fasces, legiones, omnia, nunc se continet atque duas tantum res anxius optat, panem et circenses. ... [le peuple romain] qui distribuait autrefois pleins pouvoirs, faisceaux, légions, tout, maintenant se replie sur lui-même et ne s’inquiète plus que pour les deux choses qu’il souhaite : du pain et des jeux. (Juvénal, Satires, 10, 78-81).

Du côté des jeux pas de souci, la télé est encore là pour quelques années et Internet est déjà bien équipé pour la distraction des cerveaux. Du côté du pain, et contrairement à la production des nourritures de l’esprit de la tête, la production des nourritures terrestres est bien concrète : nourrir aujourd’hui 6 milliards de citoyens consommateurs commence à poser quelques problèmes, sans compter les 3 milliards supplémentaires qui doivent suivre d’ici à la fin du siècle si tout se passe bien.

Cette tension est double avec d’un côté une demande forte due à la démographie et, de l’autre côté, l’accès d’une part toujours plus importante de la population mondiale à la consommation de masse. L’offre agricole reste toujours croissante mais commence cependant à s’essouffler : on est loin de pouvoir multiplier les rendements par deux d’ici à 40 ans. Aussi, et malgré les phénomènes de yo-yo qui caractérisent les cours mondiaux, on peut tabler à moyen terme sur une augmentation du prix des produits agricoles ... et des intrants également.